Je me souviens de jours de tempête où la mer porte son odeur iodée loin du rivage.
Je me souviens des hivers dans la rue des bains où nous marchions seuls dans la nuit.
Je me souviens de l’aube radieuse qui éclairait le Taj Mahal.
Je me souviens de la mode des chaussettes blanches. Je me souviens du noisetier de mon enfance au fond du jardin.
Je me souviens du premier 45 tours des Rolling Stones, Come on.
Je me souviens des chouettes et du chat égyptien, impassible, qui gardaient mes rêves.
Je me souviens de mon premier ordinateur, un mac SE.
Je me souviens des terres rouges, des déserts infinis, des prairies débordantes.
Je me souviens de larmes non taries, de rires généreux.
Je me souviens de mes plongées solitaires dans les livres interdits.
* Idée reprise à Georges Perec qui lui-même la tenait de Joe Brainard. Il conseillait à ses éditeurs de laisser des pages blanches à la fin de son livre pour que le lecteur puisse continuer. 1ère édition 1978. C’est fait !