Un demi siècle à Hollywood
Raoul Walsh. Calman-Levy
Cette biographie écrite par Monsieur Walsh himself alors qu’il avait déjà plus de 80 ans est une saga. Un pavé (340 pages) qui se dévore, tel le scénario d’un western fleuve qui démarre aux temps héroïques des débuts du cinéma muet et qui se clôt vers le milieu des années 70 quand les fastes d’Hollywood amorcent leur lente et irrémédiable fin. Ce fils d’irlandais, pionnier du cinéma, raconte sa vie aventureuse : devenu d’abord un vrai cow-boy, il exerce ensuite plusieurs petits métiers avant d’entrer dans le monde du théâtre par la petite porte. Porte qui le mènera droit à Hollywood, alors un vaste territoire désert, où il participera à la construction des premiers studios… sous la houlette de D. W. Griffith. Sa vie d’acteur (il tourne dès 1913), de scénariste, de réalisateur le comblera : il traverse les débuts, puis l’ère du parlant et vit en son cœur l’âge d’or d’Hollywood auquel son nom restera à jamais associé. Il côtoie Mary Pickford, découvre un certain John Wayne, croise Bogart, Gable, Cooper, Cagney, Marlène Dietrich, Gloria Swanson… sera l’ami d’Errol Flynn. Il aura aussi croisé Chaplin, Churchill et… Hitler ! Dans sa très riche filmographie on trouve évidemment une palanquée de bons vieux western, un grand classique : Le Voleur de Bagdad et un « vrai » film de guerre, Life of Villa, tourné comme un reportage-long-métrage ; pour ce film il accompagne Pancho Villa au Mexique durant la révolte mexicaine ! Le livre comme la vie de ce « poète, ivrogne et bagarreur », ainsi qu’il se qualifiait lui-même, est juste un régal où tous les ingrédients d’un bon film sont réunis : action, glamour, gloire, passion…
Un must.
L’Outil n° 21 février-mars 2012