Le monde continue de tourner avec son lot de saisons et de frimas. La clarté du jour décline, le blues s’installe. Les paroles et les mots s’envolent. Les sots et les imbéciles sont encore de sortie. “La sottise est toujours dans l’air du temps. Une présence atmosphérique, en quelque sorte*”.
Les questionnements se font multiples. Les artistes, les créateurs regardent le monde, le ré-inventent et invitent à partager des moments de plaisir, des petits moments de grâce, qui tendent à combler nos solitudes, nos doutes ; nos inquiétudes justifiées face à la démesure de l’inhumanité.
“On n’avalera pas à nouveau des couleuvres serpentant dans les têtes, tentant une fois de plus de lier la couleur des gens, des origines, à l’indifférence odieuse parce que silencieuse qui consiste à jouer sur la frustration des plus lésés pour les séparer de leurs semblables alors que l’ambition progressiste appelle à bâtir un lien immuable entre les différences qui font la richesse des vivants, de passage, que nous sommes, venus de partout pour demeurer, ici, ensemble au cœur de cette république bancale qui adore se balancer le soir sur des musiques et des rythmes étrangers qui sont d’ici puisque tous les gens venus d’ailleurs font partie de la maison France. C’est sur leur terre, la mienne, la vôtre, la nôtre que nous dansons ensemble.**”
* Lucien Jerphagnon. ** L’édito d’Aux Arts. Avril 2007. Auguste Fradin.