Caen – Les finalistes du Prix Liberté 2020 sont : Loujain Al Hathloul, Père Pedro Opaka, Nasrin Sotoudeh
Un jury international composé de 24 jeunes de 13 nationalités différentes s’est réuni à l’Abbaye aux Dames, à Caen, pendant deux jours pour sélectionner trois finalistes pour le Prix Liberté 2020 parmi 167 propositions parvenues du monde entier et de l’hexagone à la Région Normandie en janvier dernier. 13 pays sont représentés au sein de ce jury : Burkina Faso, Cambodge, Canada, Colombie, Égypte, États-Unis, Espagne, France, Inde, Irlande, Liban, Madagascar, Togo.
Les 167 propositions reçues désignent soit une personne soit une ONG engagées pour leur combat exemplaire en faveur de la liberté. Elles proviennent du Burkina Faso, du Canada, de Colombie, des États-Unis, d’Espagne, de France et de Madagascar.
Les trois finalistes :
Loujain Al Hathloul
Née en 1989, Loujain Al Hathloul est une militante saoudienne des droits des femmes dans son pays. En 2014, elle est arrêtée une première fois pour avoir tenté de passer la frontière entre les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite au volant d’une voiture. Après 73 jours de prison, elle est libérée. De nouveau arrêtée en mai 2018 pour avoir bravé l’interdiction pour les femmes de conduire dans le royaume, elle est depuis incarcérée. Sa famille a déclaré à de nombreuses reprises que Loujain a été victime d’actes de torture et de violences sexuelles au cours de sa détention. Après un simulacre de procès en mars 2019 (ni avocat, ni charges claires), Loujain reste en prison. En août 2019, le parquet saoudien lui propose d’être libérée en échange d’un témoignage dans lequel elle doit indiquer n’avoir jamais été victime de violences en détention, ce qu’elle refuse. Elle est aujourd’hui toujours incarcérée. La nomination de Loujain Al Hathloul a été proposée par les jeunes du CIFAC de Caen et du lycée Charles de Gaulle de Caen).
Père Pedro Opaka
Né en 1948 en Argentine, le père Pedro Opaka visite pour la première fois Madagascar en 1970 avant de s’y installer en qualité de prêtre à partir de 1975. Il fait de la lutte contre la pauvreté son combat quotidien. En 1989, il crée l’association Akamasoa, « les bons amis » en malgache, pour intensifier sa lutte contre la précarité. L’association propose des hébergements dignes (3 000 maisons réparties entre 22 villages) ainsi qu’un travail rémunéré convenablement. Depuis sa création, plus de 500 000 personnes ont été accompagnées par l’association. Le père Pedro parcourt le monde pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation à Madagascar et lever des fonds pour que son association puisse fonctionner en autosuffisance. La nomination du Père Pedro Pablo Opaka a été proposée par plusieurs jeunes dont une ancienne membre du Jury du Prix Liberté en 2019.
Nasrin Sotoudeh
Née en 1963 en Iran, Nasrin Sotoudeh est une éminente avocate iranienne spécialisée dans la défense des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Elle a défendu des activistes et des hommes politiques de l’opposition, ainsi que des prisonniers condamnés à la peine de mort pour des crimes commis lorsqu’ils étaient mineurs. Arrêtée une première fois en 2010, elle est condamnée à 11 années de prison et à l’interdiction d’exercer sa profession d’avocate. Graciée en 2013, elle est de nouveau arrêtée en 2018 et condamnée à 38 ans de réclusion et à 148 coups de fouet pour avoir défendu les droits des femmes et protesté contre la législation qui impose le port du hijab (voile) en Iran. Depuis lors, la communauté internationale réclame sans relâche sa libération. La nomination de Nasrin Sotoudeh a été proposée par des jeunes des lycées Saint Just*3 de Lyon et Arcisse de Caumont de Bayeux.